mardi 4 juin 2013

Et vous, ça vous choque la nudité sur Internet ?


Censuré par Apple et Google, le site de rencontres gays PlanetRomeo a sollicité une université allemande pour questionner les internautes sur leur rapport à la nudité, dans un monde où les applications mobiles sont gouvernées par les règles morales dictées par les grands acteurs américains.

Au mois de mars dernier, Numerama rapportait qu'Apple avait demandé au site de rencontres gay PlanetRomeo de censurer son application iOS, pour ne plus afficher les photos de profils de ses membres lorsqu'il s'agit d'images de nudité totale ou partielle. Même si l'application exige que l'utilisateur s'inscrive pour consulter ces photos, Apple ne veut pas qu'une application iOS puisse donner accès à de telles images, et avait donné 48 heures à l'éditeur pour se conformer.
Quelques semaines plus tard, Google a pris la même décision concernant l'application Android distribuée sur Google Play par PlanetRomeo. Là encore, il s'agit de ne pas distribuer d'applications permettant d'accéder à des images de nudité, y compris les images dites "soft" (ce qui pour PlanetRomeo va tout de même jusqu'aux photos de sexes "au repos").
Les utilisateurs qui souhaitent utiliser PlanetRomeo sans censure peuvent toujours utiliser la version mobile HTML5, qui reste sous le contrôle exclusif de l'éditeur, mais pas les applications compilées pour iOS ou Android. La culture américaine, qui refuse toute forme de nudité, s'impose ainsi au reste du monde.
En réaction, le site de rencontres souhaite ouvrir un débat en apportant des données sur la réaction des internautes face à la nudité qu'ils rencontrent sur Internet. L'éditeur a fait appel à l'Université allemande Johannes Gutenberg pour mettre au point une enquête d'opinion, pour " lancer une recherche dans un domaine qui n'a pas été sérieusement étudié jusqu'à présent".
"Cette enquête vous prendra environ 10 minutes, et nous espérons qu'elle sera pour vous l'occasion de réfléchir à ces questions de vie privée, d'expression et de régulation dans le monde des applis", expliquent les chercheurs.
Malheureusement destinée aux utilisateurs du site PlanetRomeo, et donc aux seuls hommes homosexuels, le questionnaire (qui aurait pu avoir une portée plus universelle) demande notamment aux sondés s'ils estiment qu'il est normal qu'Apple puisse contrôler les contenus vus par ses millions de clients, ou s'ils jugent que la mesure est "intolérante et discriminatoire envers les gays".
Les internautes sont invités à dire s'ils jugent que Google et Apple ont "la responsabilité morale et culturelle d’interdire la nudité", ou si "Apple et Google devraient écouter les souhaits de leurs utilisateurs avant de décider quels contenus autoriser". La question d'une éventuelle interdiction légale d'interdire la nudité est également abordée. Par ailleurs, PlanetRomeo interroge ses membres sur la façon dont il devrait réagir. Et notamment, s'il devrait décider de quitter l'App Store et Google Play, et "se concentrer sur l’optimisation d’une version pour navigateurs mobiles".
Enfin, le questionnaire interroge les sondés sur leur rapport à la nudité dans les sites de rencontres. Est-ce qu'ils "veulent voir des photos de nus" avant même de rencontrer la personne, ou au contraire jugent-ils la mise en ligne de telles photos "arrogante et narcissique", embarrassante ou superficielle. Il est également demandé si les photos de nues devraient être autorisées ou non sur les profils des utilisateurs, ou réservées à un espace privé. 

Fragilisé par une intrusion, Evernote revoit la sécurité des comptes


Evernote révise son approche en matière de sécurité informatique. Le service de prise de notes, fragilisé en début d'année par une intrusion illicite, vient d'annoncer le déploiement de la double authentification. Celle-ci permet à l'usager d'inscrire deux facteurs d'identification (mot de passe et code) au lieu d'un seul. D'autres mesures sont également installées.

La double authentification gagne du terrain. Alors que nous évoquions jeudi les nouvelles et très futuristes façons de s'identifier, Evernote a choisi de parer au plus pressé en déployant une nouvelle procédure de sécurité. Désormais, les usagers qui voudront accéder au service de prise de notes pourront renseigner un code d'accès unique et temporaire, en plus de leur mot de passe.
La décision de mettre en place la double authentification est directement liée aux soucis de sécurité qui ont frappé Evernote en début d'année. Une intrusion a été repérée sur les serveurs de la firme, forçant cette dernière à demander à ses usagers de réinitialiser leur mot de passe par mesure de précaution. Mais selon Evernote, aucun élément ne permet d'affirmer que des comptes ont effectivement été compromis.
Outre ce changement dans le processus d'identification, qui mêle désormais un élément connu par l'usager (le mot de passe) et un autre en sa possession (un mobile rattaché au compte), Evernote a également introduit deux nouvelles mesures de sécurité : l'historique d'accès (qui regroupe la date, l'adresse IP et l'origine géographique de la connexion) et les applications tierces autorisées.
Comme à chaque fois, ces nouvelles couches de sécurité ne doivent pas être un prétexte pour négliger les précédentes. Le mot de passe doit être choisi avec attention : il doit être unique, long et original. Pas question, donc, d'utiliser un mot du dictionnaire ou une suite logique de symboles. Idéalement, il doit aussi être changé à intervalle régulier.
Outre Evernote, plusieurs autres entreprises se sont converties à la double authentification. Citons Google, Apple, Microsoft, mais aussi Blizzard, Twitter, Dropbox et ArenaNet.

Google Glass : pas de reconnaissance faciale, mais...


La reconnaissance faciale avec Google Glass, ce n'est pas pour maintenant. La firme américaine a précisé sa politique sur la question et a mis à jour les consignes destinées aux développeurs d'applications. Toutefois, le refus d'aujourd'hui ne sera peut-être d'actualité demain.

Les lunettes Google Glass ne devraient pas tolérer les applications de reconnaissance faciale, du moins dans un premier temps. Dans un billet publié sur Google+, la firme de Mountain View a rappelé son intention "de ne pas ajouter de fonctionnalités de reconnaissance faciale dans ses produits sans avoir mis en place une forte protection de la vie privée".
Cette position s'applique aussi aux développeurs souhaitant concevoir des applications pour les lunettes Google Glass. "Dans cette optique, nous n'approuverons pas pour le moment les logiciels de reconnaissance faciale", ajoute la firme. Et pour que les choses soient claires, l'entreprise américaine a mis à jour ce samedi les consignes destinées aux informaticiens.
Il est ainsi demandé de ne pas utiliser la caméra ou le microphone pour identifier un interlocuteur en filmant son visage ou en analysant en empreinte vocale. Les applications de ce genre ne seront pas approuvées pour le moment. Néanmoins, cette politique peut être amenée à évoluer dans les mois ou les années à venir, en particulier si Google estime avoir établi une politique adaptée en matière de vie privée.
La mise au point de Google survient alors que les craintes à l'égard du projet Glass se multiplient, qu'il s'agisse de vie privée, de propriété intellectuelle ou de sécurité routière. Le moteur de recherche, qui prévoit de commercialiser ses lunettes à réalité augmentée d'ici l'année prochaine, s'efforce de calmer les inquiétudes. Les nouvelles règles publiées aujourd'hui s'inscrivent dans ce cadre.

Les lunettes Google Glass rejettent les applications pornographiques


Les lunettes Google Glass devront disposer d'un écosystème applicatif très familial. La firme de Mountain View a établi de nouvelles règles ce week-end qui interdisent le développement de certaines applications. Si certains interdits ne perturberont personne, d'autres en revanche sont beaucoup plus discutables.

En vigueur depuis le 1er juin, les nouvelles consignes destinées aux développeurs souhaitant créer des applications pour les lunettes Google Glass ne se contentent pas d'interdire la reconnaissance faciale. Elles rejettent également les contenus pornographiques. La société MiKanDi, qui s'était vantée d'avoir sorti la première application pour les lunettes Google Glass, en a fait les frais.
Le logiciel, baptisé "Tits and Glass" (seins et lunettes), n'est plus autorisé. "Nous avons appris que Google a changé sa politique au cours du week-end pour bannir notre application pornographique destinée aux lunettes Google Glass", a réagi l'entreprise"Le site web reste fonctionnel, mais nous sommes en train de procéder à des modifications au niveau de l'application afin de respecter la nouvelle politique de Google".
En réalité, Google ne se limite pas aux seuls contenus pornographiques. La violence, le harcèlement, les discours de haine, l'usurpation d'identité, les mauvais comportements, la diffusion d'informations personnelles ou confidentielles, la violation de la propriété intellectuelle, les activités illicites, les jeux d'argent, la promotion de produits dangereux sont désormais ciblés par des règles spécifiques.
Si l'arrivée de certaines règles ne posera aucun problème, certaines restrictions édictées récemment peuvent en revanche être discutées. Est-ce à Google de dire à l'usager ce qu'il a le droit de voir ou non ? Car tout n'est pas illicite dans la liste évoquée ci-dessus. Les contenus pornographiques et les jeux d'argent sont par exemple autorisés dans certaines conditions.
Indirectement, c'est la question de l'aseptisation du net qui se pose. D'aucuns font en effet remarquer que les géants du net, comme Facebook et Apple, se sont illustrés à plusieurs reprises par le passé en déployant de grands efforts pour retirer de leur espace le moindre contenu s'écartant de leurs règles, parfois très strictes. Google est visiblement sur une trajectoire similaire.